Traitement et prévention de la thrombose en 2025: recommandations, options thérapeutiques et conseils pratiques

Qu’est-ce que la thrombose et pourquoi est-elle dangereuse ?

La thrombose est une pathologie cardiovasculaire caractérisée par la formation d’un caillot sanguin (thrombus) dans une veine ou une artère. Ce caillot peut bloquer la circulation et entraîner des complications graves telles que l’accident vasculaire cérébral (AVC), l’embolie pulmonaire (EP) ou la thrombose veineuse profonde (TVP).

En 2025, la thrombose reste un problème majeur de santé publique dans l’Union européenne. Selon les estimations, des centaines de milliers de cas sont diagnostiqués chaque année, ce qui en fait une des principales causes de mortalité évitable. L’Agence européenne des médicaments (EMA) et la Société européenne de cardiologie (ESC) insistent sur la nécessité de renforcer la prévention et d’améliorer le dépistage précoce.

Cet article propose un guide complet sur le traitement et la prévention de la thrombose, basé sur les recommandations européennes les plus récentes.

Causes de la thrombose et principaux facteurs de risque en 2025

La formation d’un thrombus résulte d’un déséquilibre entre les mécanismes naturels de coagulation et ceux de dissolution des caillots (fibrinolyse). Quand la coagulation est trop activée, un caillot sanguin peut apparaître et bloquer la circulation.

Facteurs de risque héréditaires

  • Thrombophilies génétiques : mutation du facteur V Leiden, déficit en antithrombine, protéine C ou S.
  • Antécédents familiaux d’événements thromboemboliques.

Facteurs de risque acquis

  • Âge avancé (le risque augmente après 60 ans).
  • Obésité et surpoids, liés à l’inflammation chronique.
  • Tabac : altération de la paroi des vaisseaux.
  • Grossesse et post-partum : état pro-thrombotique naturel.
  • Chirurgie et immobilisation prolongée.
  • COVID-19 et autres infections graves.

Modes de vie et facteurs environnementaux

  • Manque d’exercice physique.
  • Voyages prolongés (syndrome de la classe économique).
  • Alimentation déséquilibrée riche en graisses saturées.

Types de thrombose

  • Thrombose veineuse (TVP, EP), la plus fréquente.
  • Thrombose artérielle, souvent liée à l’athérosclérose, responsable d’infarctus et d’AVC ischémique.

Prévention de la thrombose : conseils pratiques et recommandations européennes 2025

La prévention de la thrombose constitue un pilier essentiel de la lutte contre les maladies cardiovasculaires dans l’Union européenne. En 2025, les autorités sanitaires, notamment l’Agence européenne des médicaments (EMA) et la Société européenne de cardiologie (ESC), soulignent l’importance d’une stratégie intégrée qui associe mesures de santé publique, changements de mode de vie et prévention médicale ciblée.

Un mode de vie sain reste le levier le plus efficace pour réduire le risque thrombotique. L’activité physique régulière améliore la circulation sanguine et diminue la stase veineuse, tandis qu’une alimentation de type méditerranéen, riche en fruits, légumes, fibres et poissons, contribue à maintenir un profil métabolique favorable. L’arrêt du tabac et la réduction de la consommation d’alcool complètent ces mesures de base, tout comme une hydratation suffisante, souvent négligée.

La prévention hospitalière est également au cœur des recommandations. Après une chirurgie majeure, notamment orthopédique ou abdominale, le port de bas de contention et la mobilisation précoce des patients limitent le risque de thrombose veineuse profonde. Dans les cas jugés à haut risque, une prescription prophylactique d’anticoagulants peut être envisagée.

Enfin, les voyages prolongés en avion ou en voiture nécessitent une vigilance particulière : marcher régulièrement, pratiquer des étirements et porter des bas de compression réduisent de manière significative le risque de « syndrome de la classe économique ».

Diagnostic de la thrombose : reconnaître les symptômes et confirmer le diagnostic

Le diagnostic de la thrombose repose avant tout sur la reconnaissance précoce des signes cliniques. Dans le cas d’une thrombose veineuse profonde (TVP), les patients décrivent fréquemment une douleur persistante et localisée, accompagnée d’un gonflement et d’une sensation de chaleur dans un membre, généralement la jambe. À l’inverse, l’embolie pulmonaire (EP) se manifeste par un essoufflement brutal, parfois associé à une douleur thoracique, une accélération du rythme cardiaque ou, dans les cas les plus graves, une perte de connaissance. Ces symptômes, souvent non spécifiques, justifient une consultation médicale urgente.

Pour confirmer le diagnostic, les médecins disposent aujourd’hui d’outils fiables et largement disponibles dans les hôpitaux européens. L’écho-Doppler veineux reste l’examen de référence pour identifier une TVP. Le dosage sanguin des D-dimères, bien qu’il ne soit pas spécifique, permet d’exclure le diagnostic chez les patients à faible probabilité clinique. En cas de suspicion d’embolie pulmonaire, l’angio-scanner thoracique est devenu la technique la plus utilisée, car il permet de visualiser directement les caillots dans les artères pulmonaires.

Une fois le diagnostic établi, un suivi médical est mis en place afin de prévenir les récidives. Dans l’Union européenne, cela inclut la surveillance régulière des facteurs de coagulation, le contrôle des comorbidités comme l’hypertension ou le diabète., ainsi qu’un accompagnement éducatif pour favoriser l’observance thérapeutique. Cette approche globale contribue non seulement à réduire la mortalité, mais aussi à améliorer la qualité de vie des patients.

En 2025, les recommandations européennes insistent particulièrement sur l’importance de la détection précoce et d’une prise en charge adaptée pour limiter les complications.

Traitement médicamenteux de la thrombose en 2025 : les options validées en Europe

En 2025, le traitement médicamenteux de la thrombose a considérablement évolué par rapport aux décennies précédentes. Pendant longtemps, les antivitamines K (AVK), comme la warfarine, ont constitué la base de la prise en charge. Cependant, leur utilisation nécessitait un suivi biologique étroit, des ajustements fréquents de la dose et comportait un risque élevé d’interactions alimentaires et médicamenteuses.

L’arrivée des anticoagulants oraux directs (AOD ou DOAC — Direct Oral Anticoagulants) a profondément transformé la pratique clinique en Europe. Ces molécules, dont le rivaroxaban (commercialisé sous le nom Xarelto) et l’apixaban (Eliquis), sont désormais recommandées par la majorité des sociétés savantes pour la prévention et le traitement des événements thromboemboliques veineux et artériels. Leur avantage principal réside dans la simplicité d’utilisation : posologies fixes, absence de surveillance biologique systématique et profil de sécurité globalement favorable.

“The European Society of Cardiology recommends direct oral anticoagulants (DOACs) as first-line therapy in non-valvular atrial fibrillation (NVAF).”
— European Society of Cardiology, 2024 Guidelines

Cette recommandation illustre bien la place désormais centrale des AOD dans la prévention de la thrombose et notamment de l’accident vasculaire cérébral d’origine embolique.

Indications principales des DOAC en 2025

  • Prévention des accidents thromboemboliques chez les patients atteints de fibrillation auriculaire non valvulaire.
  • Traitement de la thrombose veineuse profonde (TVP) et de l’embolie pulmonaire (EP).
  • Prévention secondaire après un premier épisode thrombotique afin d’éviter les récidives.

Effets secondaires les plus fréquents

Bien que mieux tolérés que les AVK, les AOD peuvent provoquer :

  • des saignements mineurs (ecchymoses, gingivorragies) ;
  • des hémorragies digestives ou intracrâniennes dans de rares cas ;
  • des troubles gastro-intestinaux (nausées, douleurs abdominales).

La disponibilité d’antidotes spécifiques, comme l’andexanet alfa pour le rivaroxaban et l’apixaban, ou l’idarucizumab pour le dabigatran, a renforcé la sécurité d’emploi de ces molécules.

Tableau comparatif des anticoagulants oraux directs (DOAC)

Afin de mieux comprendre les différences entre les principaux AOD utilisés en Europe en 2025, le tableau ci-dessous résume leurs caractéristiques essentielles :

Médicament (DCI / Marque) Indications principales Posologie usuelle Avantages Limites / effets secondaires
Rivaroxaban (Xarelto) TVP, EP, prévention AVC chez FA non valvulaire 10–20 mg 1x/jour Prise unique quotidienne, efficacité démontrée Risque hémorragique, prudence en insuffisance rénale
Apixaban (Eliquis) TVP, EP, prévention AVC chez FA non valvulaire 2,5–5 mg 2x/jour Très bonne tolérance, risque hémorragique réduit 2 prises par jour, interactions possibles
Dabigatran (Pradaxa) TVP, EP, prévention AVC chez FA non valvulaire 110–150 mg 2x/jour Antidote spécifique (idarucizumab) Effets gastro-intestinaux fréquents
Edoxaban (Lixiana) TVP, EP, prévention AVC chez FA non valvulaire 30–60 mg 1x/jour Bonne biodisponibilité, une seule prise/jour Données cliniques plus limitées en Europe

Ce tableau permet de visualiser rapidement les avantages et contraintes de chaque molécule et d’orienter le choix thérapeutique selon le profil du patient.

Autres traitements complémentaires et alternatives en cas de thrombose

Même si les anticoagulants oraux directs constituent aujourd’hui la référence en Europe, certains patients nécessitent des approches thérapeutiques différentes. Ces alternatives sont généralement réservées aux situations spécifiques, lorsque les traitements standards sont insuffisants, contre-indiqués ou lorsqu’une prise en charge d’urgence s’impose.

Dans les cas graves, comme une embolie pulmonaire massive ou une thrombose artérielle aiguë, les médecins peuvent recourir à des thrombolytiques. Ces médicaments visent à dissoudre rapidement le caillot sanguin afin de rétablir la circulation. Leur utilisation reste toutefois limitée, car ils exposent à un risque important de saignement majeur et nécessitent une surveillance intensive en milieu hospitalier.

La chirurgie peut également être indiquée dans des cas exceptionnels. L’embolectomie, qui consiste à retirer mécaniquement un caillot, est réservée aux situations critiques, souvent lorsque la vie du patient est en jeu. Une autre option est la pose d’un filtre cave dans la veine cave inférieure, utilisée chez certains patients présentant une contre-indication formelle aux anticoagulants. Ce dispositif permet de piéger les caillots avant qu’ils n’atteignent les poumons et réduisent le risque d’embolie pulmonaire.

Enfin, la recherche médicale explore de nouvelles pistes thérapeutiques. Les biotechnologies, la nanomédecine et les traitements personnalisés basés sur les profils génétiques des patients représentent des axes prometteurs pour la prochaine décennie.

Résumé pratique des alternatives thérapeutiques

  • Thrombolyse → en cas d’urgence vitale (embolie pulmonaire massive, infarctus thrombotique).
  • Chirurgie / embolectomie → réservée aux cas critiques.
  • Filtre cave → utile quand les anticoagulants sont contre-indiqués.
  • Nouvelles thérapies → encore au stade expérimental, avec un potentiel futur.

Vie quotidienne et qualité de vie sous traitement anticoagulant

Vivre avec un traitement anticoagulant impose quelques ajustements, mais n’empêche pas de mener une vie active et équilibrée. La majorité des patients peuvent continuer à travailler, voyager et pratiquer une activité physique, à condition de respecter certaines précautions.

L’un des points essentiels est l’observance thérapeutique. Prendre son traitement à heure fixe, sans oubli, est crucial pour maintenir une protection optimale contre la formation de caillots. Les médecins insistent également sur l’importance des consultations régulières, afin d’adapter le traitement si nécessaire et de surveiller les éventuels effets secondaires.

Sur le plan de l’alimentation, les patients n’ont pas de restrictions sévères, contrairement à ce qui était le cas avec les anciens antivitamines K. Néanmoins, une alimentation équilibrée favorise la santé vasculaire : privilégier les fruits, légumes, fibres et limiter l’alcool reste recommandé. L’hydratation joue aussi un rôle préventif important, notamment lors des périodes de forte chaleur ou de voyages prolongés.

En ce qui concerne l’activité physique, les exercices modérés comme la marche, le vélo ou la natation sont généralement encouragés, car ils stimulent la circulation sanguine. En revanche, les sports à risque de traumatisme (boxe, rugby, ski extrême) doivent être discutés avec le médecin, car une blessure pourrait entraîner un saignement plus sévère chez une personne sous anticoagulants.

Enfin, de plus en plus de pays européens mettent en place des programmes d’éducation thérapeutique, afin d’améliorer la qualité de vie des patients.

Tableau pratique : vie quotidienne avec anticoagulants

À privilégier À éviter / à surveiller
Marche, vélo, natation Sports de contact (boxe, rugby, ski extrême)
Alimentation équilibrée (fruits, légumes, fibres) Excès d’alcool, alimentation riche en graisses saturées
Hydratation régulière Déshydratation lors des voyages ou fortes chaleurs
Consultations médicales régulières Automédication sans avis médical

Vie quotidienne et qualité de vie sous traitement nécessitent surtout des précautions simples, adaptées au mode de vie du patient.

Illustration : comprendre la formation et la prévention de la thrombose

L’infographie ci-dessous synthétise les points clés abordés dans l’article : à gauche, le mécanisme de formation d’un caillot sanguin (thrombus) dans une veine avec l’impact sur le flux sanguin ; à droite, les mesures de prévention validées en Europe (activité physique régulière, hydratation, alimentation équilibrée, port de bas de contention, surveillance médicale). Cette visualisation facilite la compréhension des patients et renforce l’engagement à suivre les recommandations de prévention.

Prévention des thromboses – approche médicale illustrée

Sources officielles et recommandations

EMA – Eliquis (Apixaban) : résumé européen des caractéristiques, indications, sécurité et mises à jour réglementaires.

EMA – Xarelto (Rivaroxaban) : évaluation officielle, indications approuvées et informations de sécurité dans l’UE.

. ESC Guidelines 2024 – Atrial Fibrillation : recommandations européennes 2024 pour la prise en charge de la FA, incluant la prévention thromboembolique par AOD

ESC – Essential Messages 2024 (PDF) : synthèse officielle des points clés des recommandations FA 2024 (prévention des AVC et AOD

WHO – Cardiovascular diseases (2025 fact sheet) : fiche OMS mise à jour sur la charge mondiale et la prévention des maladies cardiovasculaires.

ASH – VTE Guidelines: Anticoagulation Therapy : recommandations cliniques de l’American Society of Hematology pour la prévention et le traitement de la MTEV.

ESVS 2021 – Venous Thrombosis Guidelines (PDF) : lignes directrices de la Société Européenne de Chirurgie Vasculaire sur la prise en charge de la thrombose veineuse

The Lancet (2025) – Extended treatment of VTE with reduced- vs full-dose DOAC : étude récente sur les schémas d’entretien des AOD chez les patients à haut risque de récidive

NEJM (2023) – Early vs Later Anticoagulation for Stroke with AF : essai majeur sur le timing de l’anticoagulation par AOD après AVC associé à la FA

HAS – Les anticoagulants oraux (France) : page d’information officielle sur les anticoagulants oraux et leur bon usage (incluant les AOD)